La surdité brutale

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Une surdité brutale est définie par son apparition en moins de 24 heures.

Dans un premier temps, le praticien doit s’attacher à éliminer des causes évidentes (bouchon de cérumen, corps étranger du conduit auditif externe, épanchement liquidien derrière le tympan souvent au décours d’une rhinite aiguë) et rechercher un contexte favorable (traumatisme direct de l‘oreille, traumatisme sonore, barotraumatisme).

La surdité brutale à tympan normal en dehors de tout contexte est un « coup de tonnerre dans un ciel serein ».

Le bilan audiométrique permet d’identifier une surdité neurosensorielle. En l’absence de cause évidente, le diagnostic de surdité brusque est posé :

  • Surdité neurosensorielle unilatérale (exceptionnellement bilatérale)
  • Répartition sur les fréquences et seuils auditifs variables selon le patient

Parfois peuvent être associés des acouphènes et/ou des vertiges.

Au terme de ce premier bilan (idéalement réalisé au plus tôt après l’apparition des premiers symptômes) sont définis des critères pronostiques de récupération de l’audition :

  • Délai de diagnostic de la surdité
  • Sévérité de la perte auditive
  • Type de courbes audiométriques
  • Age du patient et son terrain (pathologies cardiovasculaires, maladies auto-immunes, traitements toxiques pour l’oreille)
  • Présence de symptômes associés (vertiges, acouphènes, céphalées)

Le traitement repose essentiellement sur la corticothérapie, traitement le moins discuté. Des antiviraux peuvent être associés.

Les autres moyens thérapeutiques sont très variables selon les équipes (vasodilatateurs, oxygénothérapie hyperbare, hémodilution) mais aucun n’a fait la preuve d’une efficacité

L’instauration du traitement doit être rapide mais la notion d’urgence du traitement est discuté :

Ayache S, Tramier B, Michel L, Strunski V.

The emergency in the management of sudden hearing loss; still of present interest? A study of 109 cases of sudden deafness.

Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord). 2008;129(4-5):259-62.

 

Parallèlement à la mise en route du traitement, un bilan à la recherche d’une cause est instauré :

  • Recherche d’antécédents de traumatisme direct de l’oreille, d’un barotraumatisme ou d’un traumatisme sonore
  • Clinique (recherche d’un foyer infectieux)
  • Biologie
  • Imagerie (IRM cérébrale à la recherche d’un neurinome de l’acoustique, Sclérose en plaque, dissection vasculaire vertébrale ou basilaire)

Le plus souvent aucune cause n’est identifiée. Les hypothèses les plus communément admises sont :

  • Une attaque virale du labyrinthe (oreille interne) et/ou du nerf cochléaire (nerf acoustique), d’autant que des facteurs épidémiques sont souvent retrouvés. Le mécanisme serait une réactivation d’un herpès-virus
  • Une atteinte de la circulation sanguine de l’oreille interne (par obstruction ou spasme)
  • Une origine immunitaire auto-immune (anticorps anti-cochlée) surtout dans des formes récidivantes

L’évolution de la surdité est variable sur le temps. Il existe une récupération spontanée possible. Elle doit faire l’objet d’une surveillance audiométrique. Les acouphènes peuvent avoir une évolution indépendante de celle de la surdité.

 

 

 

 

 

 

Dernière mise à jour : 27.04.2012